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    CHLOÉ BELLOC

    Née à Paris en 1983, elle est diplômée d’un master en Histoire contempo-raine, en Philosophie Politique et en Cinéma documentaire.

    Son travail allie écriture, vidéo et photographie.

     

    www.chloebelloc.com

     

    Point de regard

    « Au lieu de se demander ce qui manque aux autistes (...) cherchez ce qui fait, que nous sommes devenus étrangers à leurs yeux ».

    (Fernand Deligny)

    J’ai passé beaucoup de temps, enfant, à regarder mon frère. Lui, il détournait son regard, systématiquement.

    Aujourd’hui, je reviens vers lui pour chercher à capter ce regard qui s’est si longtemps enfuit.

    On m’a longtemps dit qu’il n’était pas comme tout le monde, qu’il vivait juste dans son monde ... Un jour on m’a dit qu’il était autiste asperger. De la racine étymologique « aut » : soi-même.

    Un être, dit-on, uniquement enfermé en lui-même. Un être, dit-on, qui ne pourra jamais voir les autres. Je n’y ai jamais cru.

    Le jour où il m’a regardé ce fut une étincelle de joie. Il a baissé les yeux très vite après, mais l’étincelle, elle n’est jamais partie.

    série de 13 photographies

    impression numérique sur papier Kozo 9 tirages 29 x 45 cm

    4 tirages 13 x 20 cm

    2017

    ©Chloé Belloc

    CEB

    Né en 1974 à Brive-la-Gaillarde, il s’installe à Paris en 1993. Autodidacte, il commence à s’intéresser à l’infographie puis à la création de supports multimédias.

    Depuis 2010, il développe un travail photographique.

     

     

    http://cyberceb.online.fr


    Alteriens

    L’idée m’est venue à la suite de nos réunions et échanges hebdomadaires : pourquoi ne pas mélanger tous les visages des participants de l’exposition Alter?

    Mixer les genres, les générations et les origines... provoquer le doute et l‘étonnement, voire frôler l’étrange, le mutant.

    En réponse à la thématique de l’exposition, qui se focalise sur l’élaboration d’une œuvre collective, je réalise une série originale mettant en scène chaque artiste en des portraits décomposés.

    Zelda Chorizo

    30 x 40 cm

    2017

    ©Ceb

    LES SŒURS CHEVALME

    Nées à Bois-Colombes en 1981, respec- tivement diplômées de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs et de l’ENSAAMA, Delphine et Élodie forment un duo de plasticiennes.

     

    www.lessoeurschevalme.com

     

    Les éternels

    Fiction photographique, la série Les éternels propose une double lecture de la colonisation. D’un côté, le processus colonisateur a propulsé des personnes hors de leur pays et de l’autre, il a étendu l’identité française au-delà de son hexagone.

    Première, deuxième, troisième génération, les enfants de parents immigrés, les personnes d’origine immigrée ou naturalisés sont les éternels étrangers, ceux à qui l’on demande d’où ils viennent ; français, franco-quelquechose; souvent perçus comme étrangers.

    Cette fiction interroge le rapport à l’autre et aux identités sur le territoire métropolitain de ceux qu’on ne sait pas toujours nommer ; les « autres Français », les nouveaux Français comme préfèrent l’exprimer Sylvain Brouard et Vincent Tiberj(*).

    Le scénario est simple : des Français issus de l’histoire coloniale incarnent des spationautes, se prêtant au jeu d’une mise en scène absurde qui ironise leur statut d’« éternel étranger ».

    Les images racontent leur exode en trois temps : le voyage, l’atterrissage et l’installation. Les spationautes embarqués d’Afrique, des Caraïbes ou d’Amérique latine atterissent sur les toits des villes.

    La série est initiée à Saint-Denis : au 6b et dans la ZAC du centre ville et se poursuit à Nanterre dans les grands ensembles HLM qui jouxtent le quartier des affaires de La Défense. Prises en pose B, les photographies s’écartent de toute apparence documentaire.

    Elles transportent les personnages photographiés dans un ailleurs onirique et extraterrestre. De la primaperception d’étrangers, ces « autres » deviennent aliens.

    Les éternels - Alain Kassanda & Raymond Dikoumé -> cyanotype sur papier

    80 x 120 cm - 2017

    ©les sœurs Chevalme

    LAURE CRUBILÉ

    Née en 1982 à Chatenay Malabry, Laure a une formation de concepteur-créateur en environnement à l’ENSAAMA (Paris).

     

    www.laurecrubile.com

     

    Bêtes humaines

    La Défense est aujourd’hui le premier quartier d’affaires européen, le plus abouti au monde à répondre aux exigences de la ville fonctionnelle, selon les principes de la Chartes d’Athènes.

    Appelés à « la prière » dans les sommets des tours « Défense2000 », « Ellipse », « CB5 », « Desmones & Srot », les individus sont alors répartis, orientés et stockés.

    Ici, « l’altérité, comme spécificité historique et biologique, se dissout, exposant chacun, telle une surface informationnelle ». Si l’on prend le temps de s’éloigner, la verdure, l’animal et la Ferme du Bonheur de Roger des Prés s’ancrent dans un terrain revenu à l’échelle humaine. Mais les constructions compulsives de la Défense ne cessent d’avaler progressive- ment cet espace des « mauvaises herbes ».

    Et si cet espace, à la frontière, osait lui aussi son invasion ?

    Aujourd’hui, la ville ne doit plus être gérée seulement comme un lieu de production, un site de migration domicile-travail, un pôle administratif, mais aussi comme un espace de vie dans tous les sens du terme, dans lequel « l’affectueux » répond au fonctionnel.

    Avec la complicité de Roger des Prés, nous avons alors décidé d’introduire au plus près de ce quartier les moutons de la Ferme du Bonheur. Après des retrouvailles sous l’Arche de la Défense, accompagnés par une étrange sarabande d’hommes à têtes animales, nous avons rejoint les moutons au pied des immenses tours Aillaud (*).

    Ponctuant notre cheminement de lectures de Giono et de Forster, emportés par la flûte d’un certain Mim’s, nous avons poursuivi notre périple sur l’Esplanade Charles de Gaulle, le Grand Axe et jusque devant le pôle administratif de Nanterre... Cette transhumance au cœur de l’hyper-urbain nous a finalement amené jusqu’au P.R.É et au sacre du Printemps célébré par Jackson Télémaque.

     (* Émile Aillaud, architecte des grands en- sembles de Nanterre « B1 Sud » dites « Tours nuages)

    Bêtes humaines - l’esplanade Charles de Gaulle -> tirage numérique

    28 x 42 cm - 2017

    ©Laure Crubilé

    ROBIN DIMET

    Né en 1980, il étudie le cinéma et le russe à l’université de Saint-Denis (Paris VIII) avant d’intégrer l’École nationale de cinéma de Russie (VGIK) à Moscou.

     

    salon.io/RobinDimet

     

    Créer le vide

    Je pratique le judo depuis plusieurs années et le contact physique avec l’autre est la base de cet art martial. La morphologie du partenaire n’est jamais la même, chacune a sa singularité : dense, élancée, musclée, noueuse, légère...

    Dans cette pratique, les corps distincts sont destinés à la chute. Comment une action peut mettre un autre corps à terre ?

    Le corps est constitué de matière solide, mais pour le faire choir, il ne faut pas aller contre lui, au contraire, se soustraire il faut se détacher de sa tension, de son action et viser l’abstraction. C’est un concept difficile à appliquer, il faut des années avant de l’assimiler, car l’instinct primitif nous pousse à aller au corps à corps.

    C’est du vide que le déséquilibre se crée et c’est par le vide que résulte la chute. Ce vide, il faut le créer, en dépit du partenaire, en dépit de ses contraintes physiques et matérielles. Le vide par sa définition n’est pas visible, concret. Et si je tentais d’inventer visuellement ce vide en faisant délibérément abstraction du corps ?

    Deux judokas en action. L’un, tori (celui qui prend) exécute une technique sur uké (celui qui reçoit). Un judoka projeté par un judogi. Un judogi projette uké. Le judogi est vivant, on devine la morphologie du partenaire à l’intérieur. Il est tangible, mais il n’est pas. Il devient le vide, le néant en mouvement.

    L’autre est un inconnu.

    Pour nous, occidentaux, l’autre se définit par son aspect extérieur, visible, matériel. Pour certaines sociétés « l’autre » est d’abord une âme, une sensation.

    Avec ce travail, je propose de deviner «l’autre» avant de le voir.

    Ma sutemi waza : technique où l’on prend un risque sincère

    tirage numérique

    26x45cm

    2017

    ©Robin Dimet

    DAMIEN GAUTIER

    Né en 1982 en Franche Comté, Damien est photographe autodidacte. Il se consacre à la photgraphie professionnelle depuis dix ans.

     

    www.damiengautier.com

     

    Mauvaises herbes

    (les nommer pour les faires exister)

    Dans chacun de nos déplacements en zone urbaine, nous rencontrons des herbes sauvages qui poussent dans le moindre espace que l’homme délaisse. Ces « mauvaises herbes », comme nous les décrivons, regorgent d’ingéniosité. La nature interagit constamment, dans n’importe quelle condition pour échapper à ce monde hostile. Les organismes, les écosystèmes s’auto-régulent pour se reproduire et se maintenir. La nature est autre et a sa propre logique. C’est l’altérité à l’état pur.

    Mauvaises herbes est une approche photographique de ces espaces où la végétation profite de la moindre opportunité pour s’y développer.

    Chardon marie -> tirage argentique

    60 x 80 cm

    2017

    ©Damien Gautier

    WILLIAM GAYE

    Né à Paris en 1982, après des études scientifiques à l’ENS de Chimie et de Physique de Bordeaux, William intègre l’ENS Louis Lumière.

     

    www.williamgaye.com

     

    La masse

    L’altérité s’expérimente plus qu’elle ne se laisse définir. Elle se cache au cœur de chacun de nos gestes et de nos mises en relation au monde avec le semblable, l’autre en soi, l’autrui, l’étranger, le lointain...

    À son contact, s’opère en moi un déséquilibre qui me rend mobile et qui, aujourd’hui, m’accompagne par le biais de la photographie. Avec l’outil photographique, je mesure des distances, trouve des excuses pour aller voir, rencontrer, me comprendre puis mettre en forme. Mais mes images ne sont jamais ce qui est, bloquées par le visible, gardien des représentations.

    Je ne vois donc pas le monde tel qu’il est mais tel que j’ai appris à le voir.

    Pour ce projet, je vais rencontrer des aveugles et le projet commence ici.

    J’aimerais qu’ils m’apprennent à voir et que de cette mise en commun de nos altérités naisse un dispositif qui relierait nos différents rapports au visible. Il nous faudra tout d’abord nous rencontrer en ôtant, de mon côté les poids de la représentation, puis de leur proposer de fabriquer à leurs côtés et avec eux, des images. L’idée de départ est de les accompagner dans des lieux qu’ils me décrivent. J’imagine qu’il y aura alors un décentrement sur ma façon d’aborder un espace, des sons, des odeurs.

    Les images résultantes seront la formulation de cet écart entre visible et invisible.

     sans titre -> titrage avec texte sur passe-partout 10 x 15 cm

    1938 - 2017

    ©William Gaye

    DENIS GUÉVILLE

    Né en 1970 à Rouen, Denis Guéville approfondit la pratique du médium photographique après plusieurs années passées au sein du Cabinet des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque Nationale de France, où il s’est également formé à la reliure, à la restauration et à la conservation des documents.

     

    Feuilles

    Throught me many long dumb voices,

    Voices of the interminable generations of slaves,

    Voices of prostitutes and deformed persons,

    Voices of the diseased and despairing, and of thieves and dwarfs,

    Voices of cycles of preparation and accretion,

    And of the threads that connect the stars- and of wombs, and of the fa- therstuff,

    And of the rights of them the others are down upon,

    Of the trivial and flat and foolish and despised,

    Of fog in the air and beetles rolling balls of dung.

    Through me forbidden voices,

    Voices of sexes and lusts...voices veiled, and I remove the veil,

    Voices indecent by me clarified and transfigured.

    (Leaves of gras, Walt Whitman)

    Feuilles est un album qui se veut un champ d’expérimentations de procédés photographiques liés à la photosynthèse et autres procédés anciens...

    Des feuilles d’arbres, de légumes sur lesquelles sont imprimées des images grâce à la chlorophylle... Des feuilles de papiers végétaux travaillés avec des procédés alternatifs comme l’anthotype, le cyanotype. Véritable mémento-mori, Feuilles regroupe, entre autres, des por- traits, des détails de corps, de la statuaire, des vues du cimetière de Cave Hill, Louisville Kentucky. Haut lieu de la guerre de sécession en relation avec l’œuvre de Walt Whitman Leaves of Grass.

    Elements merge in the night... ships make tacks in the dreams... The sailor sail... the exile returns home, The fugitive returns unharmed... The immigrant is back beyond months and years .

    planche de 44 x 64 cm

    Fleurs et feuilles de bananiers, jus d’épinards, cartons, papier millimétré pneumotest, papier Japon, papier de soie, végétaux, rhodoïde, colles (thy- lose, amidon végétal, vinylique)

    2017

    ©Denis Guéville

    SANDRINE LEHAGRE

    Née en 1982, elle est diplômée des Beaux-Arts de Rennes et d’un Master 2 «Le livre, le texte et l’image» à Paris VII.

     

    Sauvages, une rêverie sur le Néolithique

    sauvage : issu du latin silvaticus « qui vient de la forêt »

    - en liberté – non domestiqué – poussant naturellement.

    Qui étaient ces hommes et ces femmes qui construisirent les premières architectures il y a 7000 ans ? Jeux d’équilibres et de forces tenant seulement par points de contact, elles datent de 2000 ans avant la construction des pyramides d’Égypte et se retrouvent sur plusieurs continents.

    Si ces constructions m’ont intéressé, c’est d’abord pour leur présence massive dans le paysage, condition ironique de leur persistance, et qui révèle un jeu avec la gravité. Les mégalithes nous parlent, entre autres, de notre pesanteur et par leur masse, de notre fragilité. Elles m’ont invité à m’interroger sur la Préhistoire, et à découvrir les singu- larités et la richesse des cultures qui l’ont jalonnée, ainsi que sur les projections dont elles ont fait l’objet.

    Qui étaient ces hommes et ces femmes faisant œuvre en sculptant le paysage par le positionnement précis de lourdes pierres? Leurs techniques invitent à penser qu’ils œuvraient avec savoir-faire et en fonction des astres, dont les trajectoires ont déterminé l’emplacement de cer- taines de ces architectures.

    Et puis, on y retrouve aussi un ensemble conséquent de signes graphiques en référence au féminin sous différents aspects, invitant à penser que le féminin possédait une valeur positive, variée et de premier plan dans les cultures de la Préhistoire. Plusieurs historiens s’accordent à penser que certaines de ses civilisations vivaient dans un régime gylanique, dans l’égalité entre le féminin et le masculin. Aborder ces projections, rêver à ces hommes et ces femmes, leurs motiva- tions, leurs ressources et leurs traces, pour voir comment tout cela résonne au présent, en prenant ces pierres comme points de passage.

    Passage -> affiche numérique collée au sol

    150 x 100 cm

    2017

    ©Sandrine Lehagre

    PHILLIPE MONGES

    Né en 1967, il est titulaire d’une Maîtrise de Lettres modernes à l’Université Paris-Sorbonne et d’un Master Photographie et Art Contemporain à l’Université Paris VIII.

     

    www.philippemonges.com

     

    Shelter

    Solomon, Hamed, Jemal, Ramin, Tesheme, Ahmed Mohamed. Ils ont fui l’Érythrée, l’Afghanistan, l’Éthiopie, la Somalie, pour des raisons écono- miques ou politiques, et viennent d’arriver en France. Ils ont entre 18 et 31 ans. Les Afghans ont traversé l’Iran, la Turquie, la Grèce, puis les pays d’Europe centrale. Pour ceux venant d’Afrique de l’est, le périple s’est fait par le Soudan, l’Égypte, la Libye, l’Italie... Comme une grande majorité des migrants, ce sont des hommes jeunes, voire des jeunes hommes qui ont tout quitté dans l’espoir d’un avenir meilleur ; pour certains, pour sauver leur vie.

    Le dispositif de prise de vue mis en œuvre fut simple. Un tabouret. Trois fonds photo. Une unique source d’éclairage. Trois fonds de couleurs neutres et douces, semblables à celles de nos intérieurs, comme pour dire que ces hommes seuls aussi ont droit à un cocon. Le beige, le gris et le bleu, symboles de la terre natale, du béton de nos villes, de l’azur et de l’espoir. Ou de la Méditerranée, cimetière de plus de 5 000 migrants en 2016. La source d’éclairage est une lumière directe et crue qui dessine sur leurs vi- sages des géographies contrastées.

    Le dispositif de monstration est sommaire, inspiré des abris de fortune : une caisse en bois, une couverture de survie, une lampe frontale. Une pièce sombre aux murs noirs et six caisses d’où surgit la lumière. Des hommes si lointains et si proches. Si lointains car venant d’un ailleurs que nous connaissons peu. Si proches tant ils occupent l’espace médiatique. C’est une autre exposition, intime et précaire qui tente de capturer leur regard. Quant à leur esprit, où est-il vraiment ? Encore auprès de ceux qu’ils ont quitté depuis des mois ou des années. Ici. Ou dans ce futur incertain qu’il tente de construire.

    Je vous laisse avec eux.

     

    Shelter - Tesheme -> tirage fine art

    caisses en bois, couvertures de survie, lampes frontales

    34 x 34 cm

    2017

    ©Philippes Monges

    MIKI NITADORI

    Née en 1971 à Tokyo au Japon, artiste pluridisciplinaire, elle est finaliste du prix Voies Off (Arles 2004) et expose depuis ses œuvres dans différents pays.

    Lauréate de nombreuses bourses et de nombreux prix, elle a été accueillie en résidence en France, en Allemagne et à Hawaï. Ses œuvres sont présen- tes dans de nombreuses collections publiques et privées, en France, au Japon et aux États-Unis.

     

     

    www.mikinitadori.com

     

    Gratitude

    En février 2017, à deux semaines d’intervalle, j’ai perdu deux personnes qui m’étaient chères. Un ami et ma mère. Tous les deux tenaient une place significative dans ma vie, parce qu’ils me reconnaissaient en tant que personne.

    Depuis 29 ans et mon départ de la maison familiale, je me préparais à cette séparation physique avec ma mère. Quant à la mort de mon ami, elle était complètement inattendue. J’étais certaine de le revoir rapidement. Deux deuils qu’on pourrait dire opposés, même s’ils ont en commun la douleur et la difficulté.

    Je célébre ces deux vies dans le cadre de l’exposition Alter car leur présence m’a remplie de gratitude; ils m’ont aidée à grandir.

    Le souvenir de ce qu’ils ont été pour moi ne me quittera jamais.

    le deuil à mon sens est un état que tout être humain connaît, la mort étant la destinée de tous. Dans le processus de deuil, la chose la plus importante, pour moi, est la reconnaissance. Reconnaissance du fait qu’une personne a existé, qu’elle a vécu avec nous. Dans un monde où tout paraît remplaçable, les vies de ceux qui étaient chers ne peuvent être remplacées. Leur présence devient une part de notre être jusqu’à la fin de notre propre vie.

    Pendant les funérailles de ma mère, le prêtre a parlé de « stained glass» (vitrail en français, le terme anglais signifie littéralement verre tâché). Tâcher (« to stain »), c’est aussi laisser une trace. Ce peut être une co- loration qui se détachera nettement sur un support, une surface. D’après le prêtre, la vie d’un individu est semblable à ce vitrail : certaines expériences peuvent être considérées comme des tâches, elles ne sont pas toujours belles ou agréables, étant parfois mêlées de difficultés, de luttes et de souffrances. Et cependant, lorsque nous regardons le vitrail dans son ensemble, un jeu d’ombres et de lumières apparait qui reconstitue la vie de chacun d’entre nous, un tout qui devient autre chose. Le vitrail est ainsi reconnaissance des vies, dans leur déroulement complet et jusqu’à leur extinction. C’est à ce moment-là que nous pouvons exprimer notre reconnaissance à ceux qui ont compté.

    Gratitude

    tirage numérique sur plexiglas, éclairé par lumière artificielle et naturelle

    180 x 270 cm 180 x 131 cm 180 x 139 cm 2017

    ©Miki Nitadori

    JEAN-MARC PLANCHON

    Né en 1959 à Paris, il a été initié dès l’enfance aux pratiques de la peinture à l’huile et de l’encre de Chine, en pas- sant par l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués, l’École Supérieure d’Art Graphique et l’Union Centrale des Arts Décoratifs où il se forma entre autres à la photographie.

     

    www.jm-planchon.fr

     

    Système mnémonique

    Pour établir un rapport à autrui, il faut mettre en œuvre un système mnémonique visuel. C’est ce système d’archivage qui nous permet d’établir des liens s’inscrivant dans la durée. Le fait de « reconnaître » quelqu’un est la preuve que nous avons des images de référence de cette personne. Avec la mémoire visuelle, notre inconscient fabrique une image d’archive en combinant des éléments issus de temporalités et de contextes divers pour un même sujet.

    De même, la confrontation à la représentation exacte que nous « connaissons » convoque immédiatement notre archive mnémonique et c’est cette archive qui contient les stimuli émotionnels liés au sujet observé. Ces images contenues dans notre répertoire sont donc le résultat d’un choix et d’un jugement.

    Ce sont donc des portraits subjectifs qui sont présentés pour l’exposi- tion. Système mnémonique prendra la forme d’une série de portraits en noir et blanc réalisés à la chambre. Les clichés, en pose longue, intè- grent, dans une même prise de vue, plusieurs attitudes ou expressions typiques du modèle pour se rapprocher d’une image de référence de notre système mnémonique mais en partant d’un choix conscient et en questionnant notre propre capacité à l’empathie.

    Système mnémonique

    Richard -> tirage sur Lambda et papier «Métallic» contrecollé sur dibond

    60x75cm

    2017

    ©Jean-Marc Planchon

    ANA TAMAYO

    Née en 1982 à Granada Antioquia en Colombie, Ana vit et travaille entre la France et la Colombie. Elle est di- plômée d’un Master en Arts Plasti- ques en spécialité Photographie et Art Contemporain à Paris VIII.

     

    www.anatamayo.net

     

    Nature’s

    Nature’s est une installation : vous y trouverez une « Machine

    pneumatique » ou « Antlia », et un arbre en voie de disparition, Monsieur Almanegra de Ventanas.

    En détails, voici quelques étapes pratiquées.

    Déplacez vous dans les rues de Paris, pendant des semaines et récoltez-y à l’aide d’un appareil photographique toute une série d’objets abandonnés révélant notre tendance à la production effrénée de produits ou d’objets jetables.

    Prenez une image de la Terre, qui reste, bien que nous ne nous y aimions pas tous les uns les autres, notre maison à tout.e.s.

    Saupoudrez tout autour d’elle les objets recueillis.

    Saupoudrez savamment et dessinez le plan de la constellation Machine pneumatique.

    Déplacez vous à Antioquia, Colombie. Récoltez une image d’un arbre majestueux en voie de disparition, Monsieur Almanegra de Ventanas. Projetez Antlia. Imprimez à deux reprises, à l’échelle humaine, en train de disparaitre, Almanegra.

    Conviez quelques personnes afin de pouvoir présenter tout cela à des regardeurs dans un espace.

    Nous y sommes.

    Imaginer!

    Antlia ou la machine pneumatique ->

    art numérique

    photographie digitale et animation 2017

    ©Ana Tamayo

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